Stratégie bois-énergie : 60 MDH pour lutter contre la désertification



Le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification a arrêté une stratégie bois-énergie pour réduire le déficit énergétique de 150 000 tonnes en 2024. Il est prévu de distribuer 60 000 fours dans quatre régions prioritaires.

Pour réduire la pression sur la forêt et lutter contre la désertification, le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD) a mis en place une stratégie bois-énergie couvrant la période 2015-2024. Une enveloppe de 60 MDH a été allouée à ce projet qui va se décliner en programmes annuels. Ainsi, pour l’année 2017-2018, le programme prévoit la distribution de 6 300 fours améliorés pour un budget global de 6,5 MDH. Le Haut commissariat procédera à la distribution de 60 000 fours améliorés au profit des usagers des forêts résidant dans les zones prioritaires sélectionnées par une étude d’expertise réalisée dans le cadre du programme de réduction de la consommation de bois de feu. Il s’agit de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Fès-Meknés, Béni Mellal-Khénifra et enfin Marrakech-Safi. La sélection de ces régions a été faite selon quatre critères impactant l’utilisation du bois de feu, notamment la zone géographique rurale et de montagne, le bioclimat sub-humide et humide, l’importance du taux du couvert forestier et enfin la situation de vulnérabilité dans laquelle vivent les populations usagères. Selon l’étude du Haut commissariat, 110 communes rurales regroupant 300 000 ménages sont concernées.
Le programme est exécuté en collaboration avec les services du ministère de l’intérieur dans le cadre de leurs actions de lutte contre la vague de froid. 

Réduire le déficit énergétique en bois de feu de 150 000 t/an en 2024
Globalement, cette stratégie bois-énergie vise un double objectif. Premièrement, il s’agit de gérer durablement les ressources forestières en conciliant l’augmentation des ressources en bois-énergie avec la réduction de la consommation. Deuxièmement, la démarche consiste à remplacer le bois de feu par d’autres combustibles.
L’objectif principal est de réduire la consommation de bois de feu et d’améliorer l’efficacité énergétique des fours utilisés de 50%, en moyenne. Cela se traduira, selon le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, par une amélioration des conditions de vie des populations rurales, notamment en matière d’hygiène et de santé de la femme rurale.
Par ailleurs, ce programme doit se traduire par un impact positif sur l’amélioration de l’état d’équilibre des écosystèmes forestiers. Il permettra de réduire graduellement le déficit énergétique en bois de feu de 7 500 tonnes par an la première année et jusqu’à 150 000 tonnes à l’horizon 2024. Ce qui correspond à l’équivalent de la production de l’exploitation de 4 000 hectares de plantation d’eucalyptus adulte à 10 ans ou de chêne vert adulte à 40 ans.
Il importe de rappeler que le bois-énergie est une source d’énergie renouvelable majeure pour la planète. En effet, selon l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) le bois fournit au monde environ 40% de l’approvisionnement global actuel en énergie renouvelable. Et en Afrique, le bois de feu ou le charbon de bois représente plus de 80% de toute l’énergie domestique utilisée.

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